La commissaire européenne en charge des Affaires intérieures Cecilia Malmström a estimé lundi que trop peu de dirigeants européens dénonçaient la rhétorique xénophobe qui a guidé l’auteur du carnage commis en Norvège.
« Malheureusement, il y a trop peu de dirigeants qui se dressent pour
défendre la diversité et l’importance d’avoir des sociétés ouvertes,
tolérantes et démocratiques où tout le monde est le bienvenu », a estimé Mme Malmström, une libérale suédoise, dans une prise de position sur les événements de Norvège.
Anders Behring Breivik, l’homme qui a abattu vendredi des dizaines de
jeunes travaillistes sur une île de Norvège après avoir fait exploser une
voiture piégée dans le quartier des ministères au centre d’Oslo, a été décrit par la police comme un « fondamentaliste chrétien » de droite.
Il a rédigé un manifeste appelant à « une guerre préventive contre les
régimes culturellement marxistes/multiculturalistes d’Europe ».
« Son manifeste montre un homme très perturbé, mais malheureusement nous y retrouvons certains sentiments très répandus aujourd’hui en Europe », a souligné Mme Malmström. « J’ai a plusieurs reprises exprimé les préoccupations que m’inspirent les formations xénophobes dont le succès est obtenu grâce à une rhétorique négative contre l’islam et contre d’autres prétendues menaces contre la société », a-t-elle rappelé. « Cela crée un climat très négatif », a-t-elle déploré.
Le Premier ministre espagnol José Luis Zapatero a estimé lundi à Londres que les événements survenus en Norvège appelaient « une réponse politique » concertée de l’Union européenne pour contrecarrer la montée des idées d’extrême droite. « Ce n’est pas un événement de plus. C’est quelque chose d’extrêmement grave qui requiert une réponse, une réponse européenne, une réponse commune pour défendre la liberté, pour défendre la démocratie, demandant aux gens de se lever, de combattre le radicalisme et de réagir face à la xénophobie », a ajouté le Premier ministre espagnol lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique David Cameron. La Pologne, qui assume la présidence semestrielle de l’UE, a annoncé qu’elle allait organiser, avec le coordinateur européen de la lutte contre le terrorisme, des réunions de travail avec des responsables norvégiens après le carnage survenu dans leur pays.