Le patron de l’UMP Jean-François Copé s’est dit mercredi « très choqué » des propos de François Hollande préconisant de créer « des camps » pour les Roms en France, le PS dénonçant un « contre-feu » de la droite aux propos de Christian Vanneste sur la déportation des homosexuels.
« L’origine du mal, c’est-à-dire de cette circulation d’une population qui n’est acceptée nulle part et qui vit dans des conditions indignes, c’est de ne pas avoir fixé une règle européenne pour (la) garder là où elle doit vivre, en Roumanie », avait dit dimanche sur Canal + le candidat socialiste à l’Elysée.
Il faut donc « des règles européennes pour éviter que nous re-connaissions cette circulation encore et encore, et ensuite qu’il y ait des camps qui puissent être ceux de notre propre décision, c’est-à-dire éviter que ces populations ne s’installent n’importe où », avait ajouté le candidat PS.
Invité mercredi de « Questions d’Info » LCP/France Info/Le Monde/AFP, le patron de l’UMP Jean-François Copé, « très choqué », a dénoncé « des propos hallucinants », s’étonnant que « le fait que M. Hollande prononce le mot de +camps+ et le mot de +solution+, ne réveille absolument pas le paysage médiatique ».
« Lorsque Claude Guéant s’exprime, le tollé général est d’abord médiatique avant d’être politique », a-t-il ajouté, espérant « qu’à l’occasion de cette campagne, on ne fera pas deux poids deux mesures ».
Sur RTL, la ministre de l’Apprentissage Nadine Morano s’est aussi déclarée « profondément choquée ».
La porte-parole de François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem, a jugé de son côté que l’UMP voulait faire « contre-feu » à l’affaire Vanneste, ce député du Nord qui a nié la déportation d’homosexuels français pendant la seconde guerre mondiale.
Dans un communiqué, elle juge que M. Copé voulait « détourner l’attention »: « Quoi de mieux alors que de lancer une fausse polémique à propos d’un sujet si cher à l’UMP, les Roms? »
Selon la responsable PS, son candidat « n’a pas de leçon à recevoir de la part d’un parti, d’un gouvernement et d’un président qui n’a cessé de stigmatiser les Roms au cours du quinquennat, aussi bien avec le discours de Grenoble, qu’avec la destruction (…) de leurs campements ».
SOS Racisme a fustigé les « fausses indignations de celles et ceux qui ont soutenu les discours et les actes de stigmatisation » des Roms « et des gens du voyage à partir de l’été 2010 », à l’initiative du gouvernement.
L’organisation « s’inquiète de la tournure d’un débat qui semble encore et toujours partir sur de fausses bases », puisque « l’espace communautaire (européen) est fondé sur la libre circulation des populations ».