Citoyenneté . Lancé la semaine dernière à l’Assemblée, le collectif l’égalité d’abord entend créer un « mouvement civique pour l’égalité politique ».
Pour les membres du collectif l’égalité d’abord, les politiques n’ont pas tiré les enseignements du 21 avril 2002.
« Les thèses racistes, révisionnistes, discriminatoires et culturalistes font tache d’huile sur l’échiquier politique, expliquent-ils dans un appel lancé la semaine dernière, et se découvrent une deuxième vie dans les mesures gouvernementales et la législation.
À la fracture sociale, les forces du conservatisme veulent surajouter une fracture ethnique… Cependant que d’autres acteurs de la vie politique, dans les rangs progressistes, considèrent comme un simple mauvais fonctionnement passager de la République ce qui ressemble davantage à une mise à mort politique, sociale et culturelle d’une composante de la population. »
Sensibiliser les partis
Les signataires entendent donc créer un « mouvement civique pour l’égalité politique » afin de répondre au « vrai problème de déficit de représentativité » au sein des institutions et « assurer concrètement la prise en compte de la diversité de la société à toutes les élections sur la base de l’engagement, de la compétence et de l’expérience »…
Et de la « militance », ajoute Mouloud Aounit, secrétaire national du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), à l’origine de cette initiative.
Il précise : « Depuis une trentaine d’années, la société française est bloquée sur deux problématiques, la diversité dans l’espace politique et l’égalité. Nous sommes dans une démocratie rabougrie. Il ne s’agit pas de créer un parti politique mais d’obtenir des partis existants une réelle appropriation de cette exigence, tout en refusant les politiques de quotas et de candidats alibis. Nous allons lancer une campagne pour l’inscription sur les listes électorales et interpeller individuellement et publiquement tous les candidats, sauf ceux d’extrême droite, pour un engagement précis. »
Des signataires à l’UMP
Parmi les deux cents signataires, aux côtés de membres de la société civile, des élus communistes (Patrick Braouezec, député de Seine-Saint Denis, le sénateur Jack Ralite, Jacqueline Fraysse, députée des Hauts-de-Seine), des socialistes (Bariza Khiari, sénatrice, Chafia Mentalecheta, déléguée nationale à la lutte contre les discriminations, Faouzi Lamdaoui, secrétaire national adjoint à l’Égalité), des Verts (Alima Boumedienne, sénatrice, Gilles Lemaire). À droite, citons Abderrahmane Dahmane, secrétaire national de l’UMP, président du Conseil des démocrates musulmans, et Slimane Dib, conseiller municipal UMP d’Aubervilliers.