Bariza KHIARI, Vice-Présidente du Sénat et sénatrice de Paris, condamne les propos inacceptables du journaliste Laurent Delahousse, à l’occasion de l’entretien télévisé du 14 juillet du chef de l’Etat.
La dernière question de ce journaliste portait sur les risques de l’émergence, en France, d’un parti fondamentaliste islamique, opérant ainsi un amalgame de fait entre nos concitoyens de confession musulmane et l’idéologie intégriste que la majorité d’entre eux rejette tant en France que dans le monde.
Cette question, sur une chaîne de service public, à une heure de grande écoute, et au moment où la France célèbre la fête de la Fédération, moment de concorde et du vivre-ensemble, est non seulement une insulte faite aux millions de français de confession musulmane, mais à la Nation entière. Et j’invite avec insistance Monsieur Delahousse à aller à la rencontre de ses voisins, de ses commerçants, des musulmans de France, qu’ils soient ouvriers, nounous, militaires, médecins ou préfets, pour constater qu’ils concourent à la vie de la Nation.
Cette question est grave car elle insinue que les millions de français de confession musulmane ont pour projet politique de saper les fondements de notre République. La tournure de la question légitime l’idéologie rance de l’extrême droite qui s’emploie à attiser la peur, susciter la méfiance, diviser les français en diabolisant, stigmatisant, calomniant, humiliant les croyants.
Parce que la laïcité n’est pas la haine des croyants, mais un principe de vivre-ensemble, le raccourci caricatural de Laurent Delahousse méconnaît les règles déontologiques qui s’imposent à tout journaliste.
En invitant la fachosphère dans ses propos lapidaires, Laurent Delahousse a contrevenu à la mission d’information du service public.
Par ailleurs, au regard des événements qui ont précédés cet entretien, Laurent Delahousse aurait été plus avisé d’interroger François Hollande sur les projets politiques d’un mouvement quant à lui bien réel, clairement d’inspiration traditionaliste catholique, et qui s’est illustré, ce jour là, en huant le chef des armées.