Le mouvement d’extrême droite Bloc identitaire
a décidé jeudi d’annuler l’apéro géant « saucisson et pinard » qu’il comptait organiser vendredi soir à Paris à la Goutte d’Or, après son interdiction par la préfecture, mais il appelle à un rassemblement place de l’Etoile.
« Nous annulons l’apéro prévu dans le quartier de La Goutte d’Or vendredi 18 juin à 19 heures et nous passons au plan B, qui permettra à chacun de manifester, dans le plus grand calme et dans le total respect des lois de la République, sa révolte face à cet interdit administratif », écrit le Bloc identitaire dans un communiqué.
Réaffirmant « sa volonté d’entrer en résistance contre l’islamisation de la France », il invite à un rassemblement le même jour à la même heure place de l’Etoile, là où « le 11 novembre 1940, deux mille lycéens et étudiants eurent le courage de se réunir pour défier l’occupant » nazi, affirme-t-il.
Le mouvement indique qu’une conférence de presse sera organisée lors de cette manifestation. Il précise qu' »aucun signe de reconnaissance ou d’appartenance politique » ni « boisson alcoolisée » ne seront admis. « Nous n’acceptons que des drapeaux français, sans marque dessus. Seuls les chants patriotiques français pourront être entonnés. On peut apporter son saucisson et son jus de raisin, mais pas de boisson alcoolisée », affirme-t-il.
La préfecture de police de Paris avait interdit mardi (bien mardi) l’apéro
géant intitulé « saucisson et pinard » prévu près d’une mosquée du quartier multi-ethnique de la Goutte d’Or (XVIIIe) lancé via le réseau Facebook, en raison de « risques graves de troubles à l’ordre public ».
Le Bloc identitaire affirme avoir déposé « un référé liberté » contre cette
interdiction sur lequel la justice doit se prononcer vendredi.
Ce mouvement d’extrême droite a été fondé en avril 2003 par Fabrice Robert, l’un des dirigeants d’Unité Radicale, mouvement dissous en août 2002 après la tentative d’assassinat perpétrée par l’un de ses membres, Maxime Brunerie, contre Jacques Chirac le 14 juillet 2002.
Très actif sur internet, il se définit comme refusant « fermement
l’islamisation de notre société » et « l’immigration extra-européenne ».
La vice-présidente du Front national Marine Le Pen avait jugé mardi que l' »Etat français » avait capitulé « une fois encore » après l’annonce de
l’interdiction de l’apéro géant.