France Terre d’Asile (FTA) et SOS Racisme ont été très critiques à l’égard des mesures concernant les Roms prises mercredi à l’issue d’une réunion à l’Elysée.
La première a jugé sans nouveauté la politique marquée par des
démantèlements de camps depuis huit ans, la seconde dénoncé un « festival de clichés ».
« Il n’y a rien de nouveau: cela fait huit ans que ces démantèlements
existent, avec parfois des destructions de caravanes, et que les expulsions se font », a répondu le directeur général de FTA, Pierre Henry, interrogé par l’AFP. Il a demandé s’il fallait une réunion à l’Elysée pour « annoncer la permanence de cette action ».
« En réalité, il y a un problème de gouvernance de l’union Européenne » qui, selon lui, « serait bien avisée de rappeler à un certain nombre de pays, comme la Roumanie, qu’il y a des discriminations contre les Roms ».
La moitié des camps illégaux de Roms et de gens du voyage seront démantelés d’ici trois mois, a annoncé mercredi le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. Il a promis aussi des reconduites à la frontière « quasi immédiates » pour les Roms qui auraient commis des délits (9.875 expulsés en 2009).
L’exécutif va en outre « affecter 10 inspecteurs du fisc afin de contrôler
la situation des occupants de ces camps illicites et illégaux, car en effet
beaucoup de nos compatriotes sont à juste titre surpris en observant la
cylindrée de certains véhicules qui traînent les caravanes », a dit le ministre.
« On est face à un festival de clichés les plus éculés », a dit SOS Racisme. Des formules, qui, selon l’association, laissent entendre que ces populations « fraudent avec le fisc », se mettent « hors la loi en vivant des camps illicites » et « commettent des délits qui doivent conduire à leur expulsion ».
« On est face à une vision de stigmatisation et racialisée de la société », a dit le président de l’association, Dominique Sopo. « L’Elysée veut susciter la peur pour déployer ses mesures de sécurité, et sa société de surveillance », a-t-il dit. La « facilitation des expulsions sous couvert de fait divers obéit à une politique d’affichage » et « relève d’hypocrisie puisque les personnes expulsées reviennent en France quelques jours après », a ajouté le président de SOS racisme.
M. Sopo juge « assez étonnant » que l’on parle de camps illégaux qui, selon lui, « procèdent d’un délit constitué des autorités de la République qui n’appliquent pas la loi » Louis Besson obligeant les mairies de plus de 5.000 habitants à viabiliser des sites pour les gens du voyage .
Sollicité par l’AFP, le collectif des associations tziganes a refusé de
réagir immédiatement annonçant une réunion pour les « prochains jours ».