Le Chef de l’Etat a demandé que la nationalité française puisse « être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte » à la vie d’un policier, d’un gendarme, ou de tout autre « dépositaire de l’autorité publique ». Dans le même esprit il veut que l’acquisition de la nationalité à l’âge de 18 ans pour un mineur délinquant né en France de deux parents étrangers ne soit plus un droit, ce qui passe nécessairement par la modification des articles pertinents du code civil sur la nationalité, ce qui serait une nouvelle forme de « double peine ». Ce faisant, Nicolas Sarkozy vient de mettre un peu plus à mal le principe fondamental d’égalité entre les citoyens.
En voulant créer cette nouvelle forme de bannissement, une fois de plus Nicolas Sarkozy s’aligne sur les thèses du Front national au risque de les légitimer. Cette attaque sans précédent est un affront grave à une tradition française et met la France en dehors du droit international. Elle complète un arsenal qui, par touches successives, compose un tableau qui participe à créer un climat xénophobe des plus inquiétants.
Ces annonces sont pour le MRAP non seulement démagogiques et contraires aux droits de l’homme, mais inefficaces, car ce n’est pas ainsi que l’on apporte les réponses appropriées aux maux et aux souffrances des populations des quartiers populaires.