Plusieurs centaines de salariés sans-papiers,
1.500 selon la CGT, occupaient vendredi soir depuis 24 heures les marches de l’opéra Bastille à Paris pour réclamer un texte définissant des critères de régularisation échappant à l’arbitraire préfectoral.
Les salariés sans-papiers ont élu domicile devant l’opéra jeudi à l’issue
de la manifestation parisienne contre la fin de la retraite à 60 ans,
reprochant au gouvernement de « tergiverser ».
« On ne bouge pas », a indiqué vendredi soir à l’AFP au nom des onze
syndicats et associations soutenant le mouvement Raymond Chauveau, responsable CGT, reprochant au ministère de l’Immigration de « nous faire lanterner ».
Ce nouveau piquet de grève a reçu le double soutien vendredi du PCF et du PS au travers de la venue sur les lieux de la secrétaire nationale du Parti communiste, Marie-George Buffet, et de Pascale Boistard, adjointe PS chargée de l’intégration à la mairie de Paris.
« Leur désarroi, palpable lors de ce rassemblement, incite à la plus grande humanité dans le traitement de ces situations particulières », a déclaré Mme Buffet, dans une lettre ouverte au Premier ministre.
Deux nouvelles réunions ont eu lieu avec les services d’Eric Besson,
ministre de l’Immigration les 14 et 20 mai, au sujet des travailleurs sans
titre de séjour pour lesquels syndicats et associations demandent des critères clairs et identiques de régularisation.
Mais selon eux, le ministère « semble vouloir retarder le plus possible les échéances ». Ce faisant, estiment associations et syndicats, M. Besson se rend « complice des patrons-voyous » exploitant de la main d’oeuvre sans titre de séjour et « laisse porter atteinte à tout le monde du travail ».
En début de soirée, le ministère de l’Immigration a fait savoir à l’AFP
qu’une nouvelle réunion pourrait avoir lieu « courant juin ».
Dans l’après-midi, le directeur de cabinet du ministre a réuni l’ensemble des secrétaires généraux des préfectures concernées (notamment Paris et l’Ile de France), selon la même source.
« La démarche de bilan de l’application de la circulaire du 24 novembre
2009, évoquée lors de la dernière réunion avec les partenaires sociaux, est donc engagée », a fait valoir le ministère.
« Par ailleurs, le ministère est toujours en attente des exemples précis et concrets des éventuels traitements hétérogènes des demandes de régularisations par les préfectures évoqués par les partenaires sociaux », ajoute le communiqué.
Syndicats et associations reçoivent le soutien de plus en plus ouvert de dirigeants patronaux (Veolia Propreté, De Richebourg, association Ethic, CGPME, Association nationale des directeurs de ressources humaines ou ANDRH).
Eux aussi font le constat que la circulaire de novembre 2009, censée comme la précédente clarifier l’application de la loi du 20 novembre 2007 sur la régularisation pour motif professionnel, n’est pas appliquée de la même façon d’un salarié à l’autre et d’une préfecture à l’autre.