1. Aujourd’hui, au niveau national, on ne compte la présence d’aucun député français issu de toute la diversité de l’immigration. Il en va de même au niveau des 36 000 communes du pays où on ne compte aucun maire. La diversité de la population de la France est tout simplement ignorée par les institutions les plus décisives.
Quelles mesures entendez-vous prendre pour que les diverses Assemblées élues ouvrent grandement leurs portes en 2007 et 2008 à des représentants de cette composante de la société française impatiente de voir des élus représenter aussi leurs aspirations et revendications spécifiques ?
Pour ce faire, acceptez-vous que ces représentants soient choisis sur la base de l’engagement à côté de ces populations, de l’expérience de terrain, de l’écoute et de la compétence ?
2. Voilà maintenant plus de trente ans que le débat sur le droit de vote d’abord et celui sur l’éligibilité des résidents étrangers ensuite est lancé. À plusieurs reprises, des promesses n’ont pas été tenues. Pourtant, s’agissant des municipales comme des législatives, la France demeure à la traîne en Europe. Nos voisins européens s’étonnent du retard du pays des Droits de l’Homme.
Pouvez-vous affirmer solennellement que le droit de vote aux étrangers et leur droit à l’éligibilité seront l’une de vos priorités ?
Dans quelles conditions et quels délais ?
3. Malgré la création louable de la HALDE et ses résultats encourageants au regard de la faiblesse de ses moyens, le quotidien d’une partie de nos concitoyens est fortement imprégné de multiples discriminations.
Aussi les événements de novembre 2005 ont-ils révélé l’inquiétude de nombre de nos concitoyens, immigrés ou français issus de l’immigration, qui s’interrogent sur leur statut au sein de la République. Ils ressentent un abandon à leur endroit qui mine leur confiance dans l’avenir.
Ils vivent une discrimination politique, culturelle, sociale, économique et institutionnelle.
Quelles sont les mesures concrètes que vous envisagez sur tous ces registres afin d’éradiquer ces discriminations et promouvoir une égalité réelle pour tous ?
Selon quel calendrier ? Avec quel objectif de résultats ?
4. L’histoire de notre pays est riche. Certaines de ses pages sont glorieuses et source légitime de fierté. D’autres sont plus sombres, faites de malheurs, de souffrance et souvent occultées. Ainsi tout un pan de la mémoire nationale est-il effacé.
La France n’écrit pas toute son histoire. Elle ampute son identité et ainsi elle nie l’apport d’une partie des français à l’histoire de l’humanité et à l’histoire particulière de la France.
Certains enfants de France – privés d’avenir parce que présentement discriminés et rejetés ainsi que leurs cultures et spécificités – se trouvent, qui plus est, dépourvus de passé par l’historiographie officielle enseignée dans les écoles et véhiculée dans les médias. Tout est fait pour qu’ils ne ressentent aucune forme temporelle d’enracinement possible dans leur propre pays.
Comment envisageriez-vous régler ce déni d’appartenance à la Cité fait d’évaporation dans l’histoire et d’effacement dans la mémoire ?
Quelles mesures concrètes êtes-vous prêt à prendre pour corriger cette profonde injustice et réhabiliter la place des citoyens issus de l’immigration et de la colonisation dans l’histoire du pays ?
Quelle action entendez vous mener pour qu’il y ait une reconnaissance et un partage de l’ensemble des mémoires de la population française ?
5. L’école a longtemps été un vecteur de mobilité sociale ascendante. Aujourd’hui, elle remplit de moins en moins cette fonction. Les premières victimes en sont les catégories sociales défavorisées et parmi elles une partie des jeunes issus de l’immigration qui vivent à la périphérie des villes, cumulent les difficultés, affichent les taux d’échec et d’exclusion scolaire les plus élevés.
De quel service public de l’éducation la France a-t-elle aujourd’hui besoin pour assurer l’avenir de tous ses enfants ?
Qu’envisageriez-vous pour rendre à l’école son rôle et lutter contre l’échec scolaire ? Avec quels moyens ?
Quelle sera votre position sur l’ouverture d’écoles confessionnelles qu’elles soient juives, musulmanes ou chrétiennes ?
Comment organiserez vous l’égalité de traitement ?
6. La législation ne cesse de durcir les conditions de séjour des étrangers sur le territoire en devenant une fabrique de sans-papiers. Beaucoup d’entre eux travaillent depuis de nombreuses années, cotisent, payent des impôts, envoient leurs enfants à l’école. L’affaire de Cachan comme les incendies meurtriers d’hôtels à Paris montrent que cette population est menacée par toutes les formes de fragilité y compris l’exposition à la mort.
Cette situation, ces drames sociaux, ces drames humains sont-ils tolérables dans une démocratie avancée comme la France ?
Êtes-vous pour la régularisation des sans-papiers dans quels termes et quelle ampleur ?
Quelle est votre position sur les lois en vigueur sur l’immigration ?
Quelle politique comptez-vous mener pour faire des immigrés un sujet de droit au lieu d’être réduit à un objet de répression, d’exploitation éhontée pour certains, de mépris pour d’autres ?
7. Quelque soient leurs origines ou leurs milieux sociaux, tous les citoyens doivent pouvoir s’en remettre à la Justice et à la Police en toute confiance.
Un certain nombre de lois répressives, des pratiques policières humiliantes, une multiplication des contrôles au faciès et le harcèlement policier, dont sont l’objet certaines populations, ont approfondi le sentiment d’insécurité pour leurs victimes.
Quelles mesures prendre pour que la police cesse les contrôles d’identité abusifs et dégradants et que la justice traite de manière équitable les victimes des violences policières et des mal-nommées bavures policières ?
8. Actuellement, la politique étrangère de la France est encore fortement imprégnée de fondements et de pratiques de type néo-colonial à l’image de ce qui se passe en Côte d’Ivoire, au Tchad et en Centrafrique.
Alors que la politique étrangère de la France doit s’appuyer sur les valeurs de liberté, de solidarité et de respect des droits des peuples et poursuivre des objectifs de partage, de coopération et d’échanges notamment scientifiques et technologiques et de développement des formations.
Que peut faire la France au niveau de ses relations bilatérales pour contribuer à la lutte contre la pauvreté, l’endettement et l’éradication des pandémies qui ravagent l’Afrique ?
Que peut faire la France au niveau des institutions, politiques, économiques et financières internationales (Communauté Européenne, Banque Mondiale, FMI, OMC, etc.) dans le même objectif ?
La persistance du conflit israélo-palestinien est une menace pour la paix dans la région et dans le monde, chacun le voit à la lumière de l’actualité.Quel engagement prenez vous pour faire respecter le droit international et l’ensemble des résolutions de l’ONU dans cette partie du monde pour qu’enfin le peuple palestinien recouvre ses droits et libertés fondamentales et que le peuple israélien puisse vivre dans la sécurité ?
Que peut faire la France pour que l’Europe soit mise à contribution dans cette perspective ?