Le président de la communauté juive de Tunisie, Roger Bismuth, a affirmé mercredi à l’AFP qu’aucun acte antisémite n’avait été signalé en Tunisie depuis le début de la révolution populaire, mettant en garde contre les rumeurs ayant fait état mardi de l’incendie d’une synagogue.
« A aucun moment, les juifs n’ont été visés par des attaques ou même des paroles déplacées au cours de la révolution. C’est une révolution tunisienne, qui concerne tous les Tunisiens », a déclaré Roger Bismuth.
Le chef de la communauté juive de Tunisie, qui compte quelque 1.600 personnes, a opposé un « démenti formel » à « une rumeur qui a fait état d’une synagogue incendiée » lundi soir à El Hamma, près de la ville côtière de Gabès (sud).
« Il n’y a pas de synagogue à El Hamma. Il y a un mausolée, avec la tombe d’un grand rabbin, qui est un lieu de pèlerinage. Lundi soir, plusieurs bâtiments de la région ont été la cible de saccages et la guérite du gardien du mausolée a été vandalisée et quelques chaises emportées », a-t-il poursuivi.
« Cela ne visait pas la communauté juive en elle-même. Un local de l’UGTT (le principal syndicat tunisien) a aussi été saccagé ainsi que d’autres bâtiments », a-t-il expliqué.
« Il faut faire très attention aux rumeurs. Des gens essaient de faire croire qu’il y a une volonté d’attaquer des synagogues. C’est faux. Nous ne sommes pas inquiets, nous n’avons pas demandé de renforts de sécurité au gouvernement parce que nous estimons qu’il n’y a aucune raison de le faire », a-t-il insisté.
Mardi, plusieurs responsables de la communauté juive locale avaient affirmé à l’AFP et d’autres agences internationales qu’une synagogue avait été incendiée à El Hamma, après des allégations relayées à Paris par un organisme de vigilance contre l’antisémitisme.
Plusieurs représentants de la Ligue tunisienne des droits de l’homme ont démenti auprès de l’AFP ces allégations, mettant eux aussi en garde contre les multiples rumeurs qui circulent dans le pays alors que la sécurité n’est pas encore totalement rétablie.