Manuel Valls ancien maire d’une commune de banlieue, ancien député ancien ministre de l’Intérieur, ancien premier ministre et surtout…ancien socialiste est aujourd’hui conseiller municipal de Barcelone.
Il espère sans doute redevenir quelque chose tant il est persuadé de son talent et de son caractère indispensable. Peut importe les renoncements, les trahisons, les abandons, pour un si grand homme dont le modèle fut Clemenceau, tout cela ne compte pas. Habile communiquant, il a bien compris, que rien de tel que le parfum capiteux du scandale pour faire parler de soi. Il choisit donc la revue de la Droite de la Droite, « Valeurs actuelles », pour donner une interview.
Craignant que ce la ne suffise pas à créer le buzz médiatique, il fait une saillie verbale qui ne peut que lui procurer un recours en grâce dans les revues de presse. Ainsi à propos de la polémique sur les violences policières et le racisme dans les suites de l’assassinat de George Floyd et des manifestations de soutien à la mémoire d’Adama Traore, dont certains soutiens peuvent prêter à discussion, ils déclarent sans ambages qu’ils regrettent que la lutte des classes soit remplacée par « la lutte des races ».
C’est vrai qu’on peut paraitre surpris par la violence des mots, notamment celui de race qui éveille toujours chez l’humaniste et le sage un frisson de peur car il rappelle de sinistres souvenirs, venus des camps de concentrations, du Rwanda et d’ailleurs. Qui sait s’il ne se sent pas désormais une âme de comte de Gobinau, diplomate qui s’improvisa anthropologue dans son ouvrage fort heureusement oublié comme le sera un jour l’ancien candidat malheureux à la primaire du parti socialiste de la présidentielle de 2017.
Etre surpris, ce serait aussi avoir la mémoire courte, et oublier la trop fameuse scène filmée à son insu quand il était maire d’Evry, où lors d’une brocante municipale, il reprochait qu’on n’ait pas mis en avant plus de « whitos, plus de blancos ».Ce serait aussi faire table rase de cette fameuse déchéance de la nationalité proposée comme réponse au djihadisme de jeunes français partis combattre en Syrie ou ailleurs et qui aurait pu revenir en France. Mesure surréaliste et inefficace jamais reniée qui de surcroit s’opposait au droit international qui interdit que l’on fabrique des apatrides.
Tout cela n’étonne que quand on ne raccroche pas les morceaux de cette histoire de la tectonique de la gauche, ou la dérives du contient progressiste se fait progressivement vers la Droite. Avec Manuel Valls, la dérive est un peu plus prononcée car elle touche des terres inconnues jusque là pour des hommes de gauche depuis Vichy, celle de l’extrême droite dont il épouse une forme rhétorique, le jeu avec le mot en flirtant avec la ligne jaune.
Les motivations sont peu floues. Il n’est pas supportable pour celui qui se voit si grand de ne pas revenir au pouvoir, le dépit lui fait perdre la raison!
Plus gênant, c’est qu’ensuite, il y ait si peu de conséquences. Il sera sas doute invité d’émission Tv ou radiophonique comme un Eric Zemmour. Les journalistes lui tendront encore leurs micros, alors qu’il est toujours aussi difficile pour les hommes de paix et de fraternité d’avoir la parole. Il ne sera pas banni du sérail politique considéré comme respectable malgré son peu de respect de l’électeur et des valeurs républicaines qui prennent au passage un coup de canif.
Il faudra pourtant bien qu’il se trouve quelqu’un pour lui rappeler ce que sait tout bon médecin. Tout bon médecin qui pansé des plaies, est entré au bloc opératoire, a assisté étudiant à des dissections, il n’y a qu’une seule race, la race humaine et rien n’en distingue ses composantes. Tout bon médecin, sait aussi comment cela fini pour chacun de nous au moment de signer le certificat bleu de décès. A ce moment, seul comptera le jugement sur nos œuvres. Il faut s’en souvenir quand on pense au pouvoir et par conséquent à la postérité. Aujourd’hui au lendemain des municipales où Perpignan est tombé aux mains du Rassemblement National, ceux qui jouent avec les allumettes seront comptables des incendies qu’ils auront allumés.