La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) s’inquiète d’une tendance à la « pénalisation » de l’entrée et du séjour des migrants qui conduit à « une stigmatisation de l’étranger » et à une « libération de la parole raciste », dans un communiqué dimanche.
Le projet de loi Besson sur l’immigration, qui crée des zones d’attente ad hoc et étend la durée de rétention administrative des sans-papiers, est porteur d’une « banalisation » de la privation de liberté, a notamment estimé l’association dans une motion adoptée lors de son conseil fédéral qui s’est tenu samedi.
Aux termes du texte adopté fin mars en conseil des ministres, la durée de rétention des étrangers expulsables est portée de 30 à 45 jours et des « zones d’attente spéciales » pourront être créées sur les lieux d’arrivée des migrants.
« La Licra refuse la banalisation du recours à la privation de liberté »
que constituent, selon elle, ces deux dispositions.
Tout en saluant des « avancées » sur la lutte contre le travail illégal, la
Licra « déplore profondément » la création d’une interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) qui risque de donner naissance, selon elle, à « une nouvelle double peine » et d’entraver le « droit fondamental » à la vie familiale.
Plusieurs associations ont déjà durement critiqué le projet de loi déposé par le ministre de l’Immigration Eric Besson, le cinquième sur l’entrée et le séjour des étrangers en sept ans.