La chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, a eu recours fin 2010 en Tunisie à un jet privé d’un homme d’affaires tunisien, présenté par l’hebdomadaire Le Canard Enchaîné comme membre du clan Ben Ali, ce qu’a démenti mardi le cabinet de la ministre.
Dans son édition à paraître mercredi, l’hebdomadaire révèle que la ministre a utilisé entre Noël et le Jour de l’An cet avion pour relier Tunis à la ville de Tabarka, avec son conjoint Patrick Ollier, ministre chargé des Relations avec le Parlement, et des membres de leur famille.
Michèle Alliot-Marie est vivement critiquée en France depuis le 11 janvier janvier, pour avoir sous-estimé la révolution du jasmin et avoir proposé devant l’Assemblée nationale une coopération sécuritaire au régime Ben Ali.
L’avion privé ainsi que l’hôtel de destination de Michèle Alliot-Marie appartiennent à Aziz Miled, ami de longue date de la ministre et présenté par Le Canard Enchaîné comme proche de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali.
« Il est vrai que Michèle Alliot-Marie, après avoir pris un vol commercial de Paris à Tunis, a ensuite pris un avion privé pour Tabarka », a indiqué à l’AFP son cabinet. « C’était à l’invitation de Aziz Miled, un ami depuis plusieurs années, qui est le propriétaire d’une compagnie aérienne appelée Nouvelair. Aziz Miled était dans l’avion et les a emmenés, avec ses parents et son conjoint », a-t-on précisé de même source.
« Mais Aziz Miled n’est pas un membre du clan Ben Ali », a souligné le cabinet de la ministre. « Il s’est fait prendre par un membre de la famille Trabelsi 20% de ses parts dans la compagnie aérienne ainsi que la présidence de cette société », a-t-on assuré de même source. La famille Trabelsi est celle de la femme de l’ex-président.
« M. Miled est d’autant moins un proche de Ben Ali que les nouvelles autorités tunisiennes, après le départ de ce dernier et de sa famille, lui ont restitué l’ensemble de ses parts ainsi que la présidence de Nouvelair », a fait valoir le cabinet de la ministre. « En aucun cas, il ne s’agissait d’une faveur du clan Ben Ali », a-t-on insisté de même source.
Dimanche, dans un entretien au Parisien, Michèle Alliot-Marie avait reconnu avoir été en vacances fin 2010 en Tunisie, alors que les premières manifestations avaient commencé à la mi-décembre. « Comme des millions de Français, je vais en Tunisie. Voilà tout », avait-elle expliqué.