Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux exprime sa « consternation » après la profanation de sept tombes musulmanes du cimetière militaire de Tarascon et assure de sa détermination à retrouver les auteurs, dans une lettre adressée vendredi au président du CFCM Mohammed Moussaoui.
Le ministre participera dimanche à la cérémonie de recueillement au cimetière de Tarascon au côté du président du Conseil français du Culte musulman (CFCM), annonce son cabinet.
Le secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants Hubert Falco a également fait part de son intention d’assister à cette cérémonie, condamnant une nouvelle fois « fermement ces actes inqualifiables », dans un communiqué.
« Une nouvelle fois, les musulmans de France sont donc victimes d’actes aussi incompréhensibles inadmissibles, et croyez bien que les services travaillant sous mon autorité vont tout mettre en œuvre afin que leurs auteurs soient rapidement identifiés, interpelés et déférés à l’autorité judiciaire pour être sanctionnés », écrit pour sa part M. Hortefeux dans sa lettre qui a été transmise à l’AFP.
« Nous ne laisserons pas ainsi stigmatiser les citoyens français musulmans », ajoute le ministre. « La liberté de conscience et de culte est une liberté fondamentale garantie par notre Constitution, et le respect dû aux morts, en particulier ceux qui se sont battus au péril de leur vie pour notre nation, un devoir civique et une exigence démocratique ».
Brice Hortefeux condamne ces actes « avec la plus grande sévérité » et assure les musulmans de France de sa « totale détermination et de (son) entier et fidèle soutien ».
Sept stèles de tombes musulmanes du cimetière militaire de Tarascon (130 tombes militaires dont 17 musulmanes) ont été renversées et trois sont également fendues. Les faits ont été découverts jeudi après-midi et le parquet indiquait vendredi à la mi-journée n’avoir « aucune piste ».
Cet évènement a provoqué la « profonde indignation » du CFCM, la « grande inquiétude et le profond écœurement » du Rassemblement des musulmans de France (RMF) et l’émotion du recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur. Celui-ci déplore une « inéluctable escalade d’actes islamophobes » et appelle les musulmans à « éviter de céder à la provocation ».
Pour SOS Racisme, « la multiplication des actes de profanation de sépultures et des lieux de culte témoigne du climat pour le moins malsain qui règne en France, et plus particulièrement dans la région PACA ». L’association de lutte contre le racisme estime nécessaire de « s’interroger sur les éventuelles influences de groupes néo-nazis qui déversent leur haine, et notamment sur le réseau internet ».
La Licra relève qu’il y a 20 ans, la profanation du cimetière de Carpentras avait mis la France « en émoi ». « C’est aujourd’hui dans l’indifférence générale que des lieux de mémoire sont régulièrement vandalisés », ajoute la Licra pour qui « la multiplication des profanations et plus généralement des actes antireligieux, dénote un regain violent et désinhibé des idées racistes dans notre pays ».