L’annonce de la dissolution abrupte par le président Macron en a surpris plus d’un. Nous nous étions tous préparés à se battre pour éviter l’effroyable en 2027, il va falloir se mobiliser plus tôt car ce que l’on nous annonce est simplement la réalisation de ce que nous redoutions depuis les années 80 où, sans doute un peu aidé par un président machiavélique, l’ancêtre du RN de Marine Le Pen et désormais Jordan Bardella s’est incrusté dans le paysage politique. Il s’agit aujourd’hui de son accession au pouvoir exécutif, avec une majorité relative certes et une incapacité à tenir des promesses aussi changeantes que le temps en Bretagne et dont nombre sont pour l’instant inconstitutionnelles.

Le caprice présidentiel va peut être nous contraindre à être gouverné par un même pas trentenaire sans qualifications, ni expérience professionnelle, dont la qualité première semble être l’image qu’il projette car pour le reste on est guère impressionné par un fulgurant talent. Ceci souligne encore une fois s’il en était besoin à quel niveau de médiocrité est tombée la classe politique de ce pays bien loin de celui que l’on connaissait dans les dernières décades du siècle précédent.

Les français écoeurés, apeurés, atteint d’un syndrome anxiodépressif majeur et chronique, cherchent désespérément un quelconque espoir d’une vie qui au moins ne serait pas pire que celle qu’ils ont aujourd’hui et qui pourtant est pour nombre d’entre eux difficile.

Inquiets d’une France qui change à tout point vue, recul de l’influence de ce pays dont on avait pris l’habitude qu’il compte sur la scène mondial, dette qui grève les marges de manoeuvre, insécurité culturelle qu’il faut bien reconnaitre devant la physionomie d’un pays qui change et où malgré tout, il fait bon vivre tous ensemble..

Evidement l’école ne semble plus être en mesure d’assurer la promotion sociale de tous et un niveau d’instruction convenable malgré une progression conséquente du nombre d’années d’étude avec la chimère du bac pour tous. Le système de santé s’effondre faute de combattants et aussi parce que trop longtemps les logiques des experts comptables ont voulu faire oublier que les professionnels de santé sont ceux qui font la santé. Un monde incertain avec en plus du terrorisme auquel nous nous sommes malheureusement accoutumé, un risque de conflit de haute intensité. Tout cela fait que l’on se chercher des solutions en acceptant de voir désigner des boucs émissaires qui seraient responsables des maux de ce pays, les « 3 I » (Islam-Immigration-Insécurité), la nostalgie pour la France des Choristes alors que l’intelligence artificielle va transformer nos vies. Et c’est donc l’heure du joueur de flute de Hamelin qui est supposé entrainer derrière lui la cohorte des malheurs du pays. Piêtre musicien dont les solutions vont montrer très vite un niveau d’indigence proportionnel au talent des animateurs de son parti.

Alors la sagesse voudrait qu’on fasse l’économie d’une perte de temps dangereuse en leur donnant le pouvoir, mais malheureusement les peuples ne sont pas toujours sages. Ils sont parfois pris d’une folie égale à celle de ces naufragés qui boivent de l’eau de mer tout en en sachant qu’ils vont en mourrir. Néanmoins on ne peut s’empêcher de croire que ce vieux peuple qui a tant donné à l’édification de la raison pure va avoir un sursaut de bons sens et refuser l’évidence des solutions simplistes et honorer sa tradition de grandeur qui sera forcément ternie par les médiocres qui se proposent de lui imposer un destin indigne.

C’est notre espoir à la veille de ce premier tour.

Madjid Si Hocine