PARIS, 19 oct 2009 (AFP) – La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) appelle
lundi à « une mobilisation massive pour obtenir le retrait » des deux décrets créant de nouvelles bases de données policières et publiés dimanche au Journal officiel.
Dans un communiqué, la LDH « appelle dès aujourd’hui à une mobilisation aussi massive que l’an dernier pour obtenir le retrait de ces deux décrets et le vote d’une loi protégeant les libertés fondamentales contre le fichage abusif ».
L’organisation considère que les deux décrets « même s’ils traduisent
certains reculs face à la mobilisation de 2008 (renonciation au fichage
de la vie sexuelle et au mélange des finalités dans un même fichier) (…)
vont même plus loin dans la méconnaissance des libertés et de l’égalité en prévoyant le fichage de l’origine géographique de personnes suspectes aux yeux de la police ».
« Chacun comprend, ajoute la LDH, que cette notion indéfinissable,
qui ne renvoie ni à la nationalité ni au domicile, est à l’origine ethnique
ce que les Auvergnats sont aux Maghrébins dans le vocabulaire ministériel, et permet un fichage au faciès ».
Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
(Mrap) appelle aussi à « la mobilisation à la hauteur de cette nouvelle
provocation ».
Dans un communiqué, l’association soulignent que « les nouveaux décrets introduisent un critère flou et vague, celui de l’origine
géographique. Cela permettra, sans détours, de revenir à un fichage ethnique puisque l’origine géographique peut renvoyer à un territoire mais également par exemple à l’origine africaine pour une personne née en France dont la couleur de peau est noire ».
« Le danger est donc loin d’être banni, ajoute le Mrap, et ce qui
avait été chassé par la porte revient maintenant par la fenêtre : il s’agit bien d’une façon indirecte de revenir au fichage ethnique ».