Le jeune militant UMP raillé en 2009 par le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, qui avait été condamné pour racisme à la suite de ces propos, a annoncé lundi sa décision de quitter le parti majoritaire.
Amine Benalia-Brouch, qui annonce sa décision sur son profil Facebook, a expliqué à Reuters son « ras-le-bol des thématiques portées par la majorité » et a critiqué l’entrée du souverainiste Philippe de Villiers au sein de cette dernière en 2009.
« L’entrée de Villiers dans la majorité, puis le débat sur l’identité nationale auquel je m’étais farouchement opposé, et maintenant le thème de l’insécurité qui revient avec les élections, m’ont convaincu de quitter l’UMP », a déclaré ce jeune homme de 23 ans, originaire de Dax, dont le père est algérien et la mère portugaise.
« Ce n’était pas la peine de cibler les Roms comme c’est le cas actuellement. Je suis déçu par la manière dont l’UMP conçoit la politique mais je ne renonce pas pour autant à l’engagement politique », poursuit Amine Benalia-Brouch, qui annonce son intention de rejoindre République Solidaire, le mouvement de Dominique de Villepin.
« Si je dois rejoindre un autre parti politique, ce sera celui de Dominique de Villepin. »
Interrogé sur son éventuel candidature à un mandat électif, le Dacquois répond y penser « souvent », et souhaite se présenter « peut-être aux municipales ».
Une vidéo filmée en septembre 2009 et visionnée plus de 1,3 million de fois sur internet avait fait sa célébrité.
On peut y voir une participante de l’université d’été de l’UMP déclarer en parlant d’Amine Benalia-Brouch: « Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière…. »
Brice Hortefeux avait alors répondu: « Ah, mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, alors. C’est pas du tout ça. »
L’enregistrement laisse ensuite entendre une militante ajouter : « C’est notre petit Arabe… », puis le ministre dire : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. »
Brice Hortefeux a été condamné le 4 juin 2010 à 750 euros d’amende et 2.000 euros de dommages et intérêts pour injure à caractère racial pour ces propos.
Le ministre de l’Intérieur, qui s’était dans un premier défendu en expliquant qu’il parlait des Auvergnats, a fait appel de cette décision.