Saisi par la famille d’un homme victime d’un arrêt cardiaque après avoir été traîné dans un fourgon de police dans le Doubs, le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les
peuples) a annoncé vendredi qu’il se portait partie civile.
L’organisation « s’associe à la famille pour demander que toute la
vérité soit faite sur les circonstances de la mort de Monsieur Mohamed
Boukrourou » et « condamne les méthodes d’interpellation », selon son communiqué.
« Une fois de plus, de fortes interrogations se posent quant aux causes d’une violente interpellation policière, disproportionnée à l’encontre d’un homme seul et sans problème », ajoute le MRAP.
La famille de la victime avait déclaré qu’à l’occasion de la toilette
mortuaire du défunt, « des bleus sur le visage et une lèvre éclatée » avaient été constatés. Des témoins ont affirmé que les policiers se seraient « assis sur le corps de Monsieur Boukrourou », ce qui aurait entraîné une détresse respiratoire, a ajouté le MRAP.
Le procureur de Montbéliard (Doubs) avait indiqué que les marques
étaient dues à l’autopsie et au frottement sur le sol du visage de M. Boukrourou lors de l’interpellation, éliminant « toute hypothèse de coups ».
« Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui, deux petites filles pleurent
leur papa parce qu’il a refusé des médicaments génériques », déclare le MRAP.
Le 13 novembre à Valentigney, Mohamed Boukrourou, 41 ans, avait été traîné dans un fourgon par des policiers, appelés par un pharmacien inquiet de l' »état d’énervement extrême » de ce client qui protestait contre la qualité des médicaments qui lui avaient été remis.
Victime d’un arrêt respiratoire dans le véhicule de police, l’homme
avait été reconduit dans la pharmacie où il est décédé à 18h05.
D’après l’autopsie, la victime est décédée suite à une « conjonction
d’une altération vasculaire cardiaque et d’un stress aigu », selon le parquet.
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Montbéliard
(Doubs) pour « recherche des causes de la mort ».