Un couple de demandeurs d’asile afghans et leurs
deux enfants, assignés à résidence depuis fin septembre en Seine-et-Marne et menacés d’expulsion, ont finalement été admis à déposer une demande d’asile en France, a-t-on appris samedi auprès de leur avocat, Me Bruno Vinay.
La famille Khoja, qui a un enfant de 3 ans et un bébé de 5 mois, avait été enfermée au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) le 28 septembre, après avoir refusé d’embarquer sur un vol à destination de la Hongrie, où elle avait effectué une première demande d’asile. Elle était depuis assignée à résidence dans un hôtel de Noisiel, dans l’attente d’une décision concernant sa demande d’asile.
« Nous avons eu ce matin au téléphone le cabinet de M. Valls (ministre de l’Intérieur, ndlr). On nous a indiqué que la famille Khoja était admise au séjour en France le temps que sa demande d’asile soit étudiée », a indiqué à l’AFP Me Vinay.
« Ils ont été libérés. C’est un soulagement pour nous, car jusqu’à présent, les autorités ne voulaient rien savoir », a ajouté l’avocat. Selon lui, un retour en Hongrie aurait comporté un « risque » pour la famille, ce pays « n’assurant pas les garanties » liées aux demandes d’asile.
La famille Khoja était à l’origine assignée à résidence au Mans et devait
pointer régulièrement au commissariat de cette ville. Elle avait pris peur fin septembre en apprenant qu’elle serait renvoyée le lendemain vers la Hongrie, malgré ses demandes pour que son cas soit examiné en France. Le défenseur des droits, Dominique Baudis, avait été saisi par des associations.
Le père et le frère de M. Khoja ont été assassinés dans l’Afghanistan en guerre, provoquant la fuite de la famille qui est arrivée en France au bout de 10 mois de pérégrinations.