Philippe Val a beaucoup fait dans sa vie. Il a surtout beaucoup « voyagé » le chanteur engagé des années 70 , l’ancien de Charlie Hebdo, version Cabu et Gébé, l’ancien chroniqueur de France Inter du temps de José Arthur et des belles années a viré sa cuti.
Ce changement s’est amorçé quand sur proposition de Carla Bruni Sarkhozy, il a été nommé directeur général de France Inter où il a fait un « grand ménage » qui avait provoqué la colère de l’équipe, notamment après la disparition d’émissions phares et le licenciement de l’humoriste Stéphane Guillon qui vaudra à la chaine publique une condamnation aux Prud’hommes. Il sera d’ailleurs remplacé en 2014. Il tente de revenir à Charlie après les attentats de 2015, mais sa candidature est repoussée.
Lui qui fut partisan de la loi Gayssot vient dans une interview au journal Le Figaro de se déclarer islamophobe !
Jouant sans doute sur les mots et les langues anciennes, il cherche à tempérer la portée d’une telle déclaration, mais qui est dupe ?
La parole est libre et surtout libérée de toute retenue, notamment dans un contexte d’extrême droitisation de la scène politique et il est permis de dire sur l’Islam ce qu’il ne serait permis de dire sur aucune autre religion. Aucun frein, promotion du simplisme et de l’essentialisation.
La peur de l’islamisme, du « frérisme » permet tout. L’existence de media complaisants, politiquement orientés avec pour certains un agenda idéologique évident, facilite la diffusion de cette parole décomplexée, injurieuse. Le tout dans une impunité remarquable et remarquée par ceux qui conservent une capacité d’indignation et un sens très français des principes et des valeurs.
Encore une fois on s’étonne d’une telle impunité, on s’étonne qu’un journal « sérieux » comme le Figaro puisse accueillir ce genre de propos qu’on ne peut même pas qualifier de tendancieux !
Marine Le Pen n’est pas encore présidente que le bal est déjà lancé, les premières valses font déjà perdre la tête à ceux qui se grisent par avance de pouvoir cracher le venin qu’ils avaient ravalé pendant si longtemps quand persistaient des anticorps démocratiques.
Le recteur de la mosquée de Paris portera plainte.
Mais à ce jeu la, c’est toute la communauté nationale qui y perdra, car une fois qu’une digue tombe, c’est toute la ville qui est noyée…