La présidente du Front national, Marine Le Pen, a dénoncé mardi, devant un parterre d’étudiants de l’université de Cambridge, la montée en puissance d’une « Union soviétique européenne ». Si la conférence s’est déroulée sans encombres, elle a vu son arrivée chahutée par une centaine de manifestants prêts à en découdre.
La présidente du FN a présenté en français « les grandes lignes de (s)a pensée politique sur la France, l’Europe et le monde » devant quelque 300 jeunes membres de la Cambridge Union Society, association des étudiants de Cambridge. « Je milite fermement pour que l’Europe sorte de Schengen, arrête l’immigration et prépare le retour aux monnaies nationales », a-t-elle résumé en vantant la nécessité d’un « État fort » dans une France affaiblie, selon elle, par l’Union européenne.
Elle a affirmé vouloir « instaurer un New Deal concernant l’immigration » et a estimé que « l’union soviétique européenne (était) en train de naître lentement mais sûrement ». Marine Le Pen a également souhaité « la fin de la Françafrique » et souhaité « que la France arrête de prendre en charge la misère du monde parce qu’elle n’en a pas les moyens ». Elle a enfin dénoncé « les deux totalitarismes du XXIe siècle » qui menacent, selon elle l’existence même de la France et du Royaume-Uni : « l’islamisme et le mondialisme » après « le communisme et le nazisme au XXe siècle ».
Le discours de 35 minutes dans un pays largement eurosceptique a été suivi d’un échange policé de questions-réponses pendant près d’une heure avec les étudiants, qui s’est conclu sur des applaudissements. Avant cela, Marine Le Pen avait été accueillie par une centaine de manifestants très remontés. Ils étaient munis de nombreuses pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Pas de plateforme pour le fascisme », « F comme fascisme, N comme nazi, à bas le Front national ».
Des banderoles avaient également été déployées avec des messages comme « Le Pen, never again » ou « Les syndicats (étudiants), vous aimez les violeurs et les fascistes » pour dénoncer les invitations à débattre de la Cambridge Union Society. L’association estudiantine avait déjà suscité la controverse en invitant dans le passé Jean-Marie Le Pen, et il y a près d’un an Dominique Strauss-Kahn, l’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI).
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