Le commissaire à la diversité et à l’égalité des
chances Yazid Sabeg a déclaré jeudi qu’il avait préconisé plus de transparence dans l’attribution du label « Diversité » aux entreprises ayant des pratiques exemplaires dans ce domaine. « J’ai préconisé que le label soit plus transparent dans son processusd’attribution », a dit M. Sabeg, qui a récemment remis des propositions pour,promouvoir la diversité au président de la République.
« J’ai eu des plaintes d’entreprises au sujet du processus d’attribution du label », a confié Yazid Sabeg, lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes d’information sociale (Ajis) jeudi à Paris.
Créé à l’initiative de Nicolas Sarkozy en décembre 2008, le label est
décerné par le ministère de l’Immigration à la suite d’une certification par
l’Afnor qui réalise un audit de l’entreprise.
A ce jour, une douzaine d’entreprises (des PME comme des grands groupes) ont reçu le label. Nicolas Sarkozy a fixé à Eric Besson un objectif de 100 entreprises à labelliser d’ici fin 2009.
M. Sabeg a estimé que la France avait « accumulé un retard colossal » dans « la place des minorités visibles dans la vie publique, les médias, les
entreprises ». Il a rappelé que Nicolas Sarkozy devrait faire des annonces
courant juin à ce sujet.
« Notre société s’imagine comme équitable; elle se pense comme ce qu’elle n’a jamais été car nous sommes égalitaires mais nous ne sommes pas justes », a poursuivi M. Sabeg en évoquant « une ethnicisation de la société ».
Dans son rapport, Yazid Sabeg a préconisé la mise en place, sur une base volontaire et anonyme, d’outils statistiques se fondant sur l’appartenance à une communauté afin de mesurer la diversité.
La proposition a été diversement appréciée par les organisations de lutte contre les discriminations et a suscité des remous dans le monde politique et social. Louis Schweitzer, président de la Halde (Haute autorité de lutte contre les
discriminations et pour l’égalité) s’est notamment positionné contre « des
catégories ethno-raciales ». « On dit qu’on progresse, je ne le crois pas et je veux pouvoir le prouver », a plaidé jeudi Yazid Sabeg. « Ce n’est pas la mesure de la diversité qui conduit à l’ethnicisation mais les discriminations », a-t-il dit.