La relaxe de l’ancien ministre UMP Brice Hortefeux après sa sortie sur un militant d’origine arabe en 2009 est devenue définitive mardi 27 novembre, la Cour de cassation ayant rejeté le pourvoi du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP).
La polémique était née en septembre 2009, avec la diffusion par lemonde.fr d’une vidéo où l’ancien ministre de l’intérieur tenait des propos ambigus en posant avec un jeune militant, Amine, né de père algérien, lors de l’université d’été de l’UMP à Seignosse (Landes).
Dans cette vidéo, une militante disait à M. Hortefeux qu’Amine mangeait du porc et buvait de la bière, suscitant cette réplique du ministre : « Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype ». Puis il ajoutait : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ».
Condamné en première instance à 750 euros d’amende, M. Hortefeux avait été relaxé en 2011 par la cour d’appel, qui avait néanmoins jugé ces propos « méprisants » et « outrageants ». Les juges d’appel avaient estimé irrecevable la constitution de partie civile du MRAP, arguant que les propos incriminés n’étaient pas publics et que le délit d' »injure publique » devait être requalifié en « injure non publique », passible d’une contravention.
La Cour de cassation a validé cette analyse, soulignant qu’un propos injurieux « ne constitue le délit d’injure que s’il a été proféré ». Brice Hortefeux avait à l’époque laissé entendre qu’il parlait des Auvergnats mais fin août 2012, il a admis dans Le Monde que « le jeune homme et des amis avaient trouvé ça pour (le) soutenir », et qu’il ne les avait pas contredits sur le moment. « C’est mon pire souvenir politique », a-t-il dit au Monde, se défendant d’être raciste.