SOS Racisme a apporté son soutien vendredi au réalisateur Rachid Bouchareb, dénonçant une « polémique indigente » concernant son film « Hors-la-loi », estimant que cela constitue « une nouvelle marque de la
difficulté qu’a une partie de la France à faire face à son Histoire ».
« En négligeant l’enseignement de l’histoire de la colonisation et de
l’esclavage, on conduit un grand nombre de nos concitoyens à se sentir exclus d’une Histoire nationale partagée et on crée le terreau favorable à la concurrence des mémoires attisée et exploitée par tel ou tel démagogue ».
« La mairie de Cannes, qui a organisé une cérémonie ce matin (vendredi) en hommage aux victimes françaises de la guerre d’Algérie+ (…) se situe malheureusement dans cette démagogie électorale, n’hésitant pas, à travers cette cérémonie, à s’associer à des forces d’extrême droite, dont le Front national », dénonce l’association.
« Etudier le passé, c’est permettre de détruire des visions historiquement datées qui, encore aujourd’hui, expliquent les images dégradées et stéréotypées de certaines parties de la population frappées de ce fait par le fléau des discriminations », conclut SOS Racisme. 1.200 manifestants, selon la police, se sont rassemblés vendredi à Cannes (Alpes-Maritimes) pour rendre hommage aux « victimes françaises » de la guerre d’Algérie et des massacres de Sétif, le jour de la sortie du film au Festival de Cannes.
Avant toute projection, « Hors-la-loi », qui sortira en salles le 22
septembre, a été accusé de « falsifier l’histoire » par l’extrême droite, des
associations de harkis, d’anciens combattants et de pieds-noirs, ainsi que par le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca.
Présenté vendredi matin à la presse, le film a été applaudi.