L’entreprise solution à la discrimination?

PARIS, 7 déc 2009 (AFP) – Quelque 24.000 entreprises sont créées chaque année en France par des migrants qui font ainsi de cette activité un « antidote » aux problèmes de discrimination à l’embauche, selon une étude présentée lundi à Paris.
« Le chômage, l’inactivité et la précarité agissent comme des facteurs
déclencheurs de l’acte d’entreprendre », selon cette étude du ministère de l’Immigration, de l’Agence pour la cohésion sociale et l’éagalité des chances (ACSE) et l’Agence pour la création d’entreprises (ACE).
Les créateurs appartenant aux populations migrantes, issues de la diversité (PMD) et n’appartenant pas à l’Union européenne représentent 7,3 % de l’ensemble des 325.000 créateurs d’entreprises en France.
L’entreprenariat « apparaît comme un antidote pour contourner les
difficultés d’accéder à l’emploi », comme les « pratiques discriminatoires à
l’embauche » ou des « difficultés administratives spécifiques » rencontrées par ces populations.
« Lors de leur recherche d’emploi, certains jeunes sont victimes d’une
discrimination liée à la consonance étrangère de leur nom, à leur origine ou à leur nationalité. L’appartenance géographique à tel ou tel quartier », analyse l’étude.
Comme entrepreneurs, « les PMD sont aussi créateurs que les Français de souche et, à niveau intellectuel égal, ont un même taux de réussite », a observé le directeur général de l’APCE Philippe Mathot, lors d’une conférence de presse. S’ils sont présents dans les secteurs dits « ethniques » car nécessitant un capital modeste au démarrage, ils se diversifient et investissent aujourd’hui tous les secteurs économiques : informatique, bien-être, transport, service à la personne ou aux entreprises.
A 80 % contre 70 % pour les Français, ces créateurs sont des hommes. A 62 % ils disent avoir dans leur entourage des exemples d’entrepreneurs (70 % pour les entrepreneurs français).
Par ailleurs, ils ont plus de difficultés à obtenir des crédits bancaires
voire même à ouvrir un compte.
« Les pratiques discriminatoires, bien qu’illégales, restent malheureusement dans certains cas une réalité », dénonce l’étude.

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