Les gendarmes de Satory ne font pas rire. Une brève de l’AFP

PARIS, 25 sept 2009 (AFP) – Six gendarmes mobiles basés à Satory près de
Versailles, qui se disent les cibles de propos racistes et de discriminations de la part d’autres gendarmes, vont saisir la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), a annoncé vendredi leur avocat. Ces six gendarmes, qui appartiennent à l’un des huit escadrons du groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM) de Satory, ont mandaté leur avocat, Me Joseph Cohen-Sabban, pour saisir la Halde en vue de l’ouverture d’une enquête. La Halde, contactée par l’AFP, n’avait pas reçu vendredi soir le courrier des plaignants. Affectés à Satory depuis plusieurs années, ces six gendarmes ont « depuis leur arrivée été régulièrement victimes de propos racistes tout comme ils font l’objet de discriminations », selon la saisine de la Halde que l’AFP a consultée. Un de ces gendarmes aurait ainsi été « maintes fois » appelé « bougnoule » par le commandant de l’unité qui lui rappelle également, selon l’avis de saisine, qu' »il est le +quota+ du secrétariat.
Deux autres gendarmes, d’origine maghrébine et de confession musulmane, affirment eux aussi avoir été l’objet d' »humiliations » au cours de séances de remises de galons. Les gendarmes plaignants se disent en outre victimes de discriminations,notamment dans leurs « notations administratives singulièrement basses, ce qui a pour conséquence de retarder, voire de rendre impossible toute évolution de
carrière », selon l’avis de saisine. La direction de la gendarmerie, qui n’a pas encore eu connaissance de la saisine de la Halde, a confirmé vendredi soir à l’AFP qu’un gendarme d’origine maghrébine s’était plaint en février auprès de sa hiérarchie de propos racistes tenus par son commandant d’escadron. Une enquête interne avait été lancée et il avait été « vérifié que des propos discriminatoires et inappropriés avaient été tenus par ce capitaine mais il n’y avait pas de réelle volonté raciste », selon le Service d’information et de relations publiques des armées (Sirpa-gendarmerie). L’officier de gendarmerie avait alors écopé de trente jours d’arrêt, soit une « lourde sanction », a estimé le Sirpa.
Concernant les accusations de discriminations dans la notation, le Sirpa relève que « parmi les gendarmes, il y a toutes les origines et certains sont bien notés car ils servent bien et d’autres sont mal notés car ils servent mal ». « Il n’y a pas de discrimination particulière », assure le Sirpa, ajoutant qu’il y a « des gradés de toutes les origines dans tous les services ».

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