Racisme anti-blancs???

« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du
monde »

Aujourd’hui alors que des associations antiracistes font
référence à la notion de « racisme anti-Blancs », on ne peut
que constater la justesse de la phrase attribuée à Camus.
L’accusation de « racisme anti-Blancs » soutenue par la
LICRA lors d’un récent procès tout comme la validation de
cette notion par une majorité au Congrès et l’actuelle
direction du MRAP donnent crédit à un concept qui ne
résiste pas à un examen critique et argumenté.
Contesté par nombre de militants antiracistes et
d’intellectuels cette notion de « racisme anti-Blancs » a une
histoire et une fonction :c’est la réaction, d’une société qui
doute d’elle-même, et qui se raidit jusqu’à se sentir menacée
par l’irruption sur le devant de la scène de groupes, lassés
des faux semblants d’un discours universaliste, et qui
revendiquent une égalité des droits, réelle et effective.
Si la société d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier, l’héritage de
la colonisation exerce ses effets ravageurs tant au niveau
des institutions que des individus ; Frantz Fanon reste
toujours un guide qui nous invite à nous interroger plus avant
et à questionner le racisme et l’antiracisme en prenant en
compte toutes leurs dimensions, historiques, sociales,
culturelles et même conceptuelles.
Simple erreur de conceptualisation ou instrument
d’intimidation à l’encontre de ceux qui contestent l’ordre qui
leur est imposé ? En tout cas fausse piste et vraie impasse,
la notion de « racisme anti-Blancs » met sur le même plan
des phénomènes qui ne sont pas de même nature et érige
en pseudo concept des propos de café du Commerce.
Par une équivalence en trompe l’oeil entre le racisme exercé
par les dominants et des réactions individuelles de dominés
qui peuvent viser des Blancs, le concept de « racisme anti-
Blancs » relativise et dédouane le véritable racisme, celui qui
discrimine et sert de justification à la domination.
Le retour dans le champ idéologique du concept de
« racisme anti-Blancs » nous oblige à réfléchir à ce qu’est
aujourd’hui le racisme et par voie de conséquence
l’antiracisme, une occasion de redéfinir nos façons de voir et
d’agir.
C’est cette réflexion commune que des militants du MRAP de
divers comités vous invitent à partager.


Matin de 9h30 à 12h30
Stéphane Beaud, professeur de sociologie à l’ENS-Paris
et
Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS-Paris.
« Le racisme anti-Blancs : une imposture »
Houria Bouteldja, militante du PIR (Parti des Indigènes de
la République)
« Bien définir le racisme pour mieux dénoncer l’ineptie de la
thèse du racisme anti-blanc ».
Félix Boggio Ewanjé-Epée
et/ou
Stella Magliani-Belkacem auteurs de « Les féministes
blanches et l’Empire » (éditions La Fabrique)
« Du « racisme à l’envers » au « racisme antiblancs » : un regard
transatlantique ».


L’ordre des interventions est susceptible de modifications


Après-Midi de 14h à17h
Rokhaya Diallo, chroniqueuse télé et radio
« Réflexions et remarques autour de la notion de « racisme
anti-Blancs »
Christelle Hamel, Sociologue, chercheuse à l’INED.
Membre de l’équipe de conception de l’enquête Trajectoires
et Origines
« La mesure de l’expérience du racisme dans l’enquête
Trajectoires et Origines. Comparaison des déclarations des
groupes « minoritaires »et de la population majoritaire ».
Alain Gresh, journaliste, animateur du blog « Nouvelles
d’Orient »
« Racisme anti-Blancs et islamophobie »
Saïd Bouamama, sociologue à l’IFAR et militant du FUIQP
(Front Uni des Immigrations et des quartiers populaires)
« Racisme anti-blanc et segmentation des classes populaires,
enjeux et conséquences pour le mouvement antiraciste »

Entrée libre et gratuite

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