Communiqué de presse du MRAP après la liste anti minarets

Non aux listes islamophobes et racistes

C’est avec indignation que le MRAP a appris l’enregistrement par les préfectures de région de Lorraine et de Franche-Comté, de deux listes se revendiquant ouvertement de l’exclusion des musulmans.
Sous les titres respectifs de « Non aux minarets » (en Lorraine) et de « Ligue Comtoise – Non aux minarets », ces deux listes d’extrême droite ont été déposées et enregistrées.
Proposant à leurs électeurs potentiels de « transformer cette élection en référendum local contre les minarets et plus généralement contre l’islamisation de notre société », chacune de ces deux listes a choisi comme point programmatique central non seulement de restreindre l’exercice de la liberté religieuse et de la liberté des cultes, mais aussi d’inciter à la haine contre les musulmans. Chacune des deux listes regroupe plusieurs groupes ou personnes d’extrême droite qui jugent le Front National trop « mou ».
Malgré la demande de citoyens dénonçant ce programme, la préfecture de la région Franche-Comté a estimé que le code électoral ne l’autorisait pas à refuser l’enregistrement de cette liste.
Pour le MRAP, l’objet de ces listes est manifestement illicite puisqu’elles adoptent pour seul programme la discrimination sur une base religieuse.
En attendant, le MRAP demande aux pouvoirs publics la plus grande vigilance sur les documents de propagande électorale que vont utiliser et diffuser ces deux listes. Il rappelle que ces documents peuvent et doivent être attaqués en justice si des propos constitutifs de l’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination envers un groupe de personnes, défini par leurs origines ou leur appartenance à une religion déterminée y sont tenus.
Le MRAP ne se privera pas de faire poursuivre en justice tout propos non conformes aux lois du 29 juillet 1881 et du 1er juillet 1972. Ces listes prolongent la logique xénophobe et raciste de la politique gouvernementale portée notamment par le débat sur l’identité nationale, les libérations des paroles racistes, et la faiblesse des pouvoirs publics à reconnaître et combattre l’islamophobie en tant que telle.

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